À l’intérieur d’espaces-temps tel que le théâtre, la musique, le cinéma, les arts graphiques, nos antennes à l’écoute captent, goûtent et digèrent le mouvement de l’instant vivant multidimensionnel.

L’Opéra Ruche était précédemment parti du désir de créer une œuvre pluridisciplinaire qui amènerait la conscience de chacun des participants à idée, par un évènement, qu’il existe une réelle interaction entre « l’artiste » et le « spectateur », lesquels forment en fait un tout : une atmosphère, une concentration particulière d’électricité dans l’air, une unité telle que le ying et le yang, l’écoute et la création, qui ne peuvent se réaliser pleinement qu’ensemble, l’un communiquant directement avec l’autre.

N’ayant pas encore trouvé le lieu qui nous permettrait de réaliser cet opéra grandeur nature, nous aimerions découvrir dans ce numéro quelles interactions lient l’auteur/artiste au lecteur/spectateur, et vice-versa, comment un texte ou une image résonne en l’autre, d’un esprit à un autre, de quel manière les mots et les formes parlent, s’adressent aux sens et/ou à l’intelligence de celui qui les reçoit, est-ce que l’imaginaire de l’auteur rencontre l’imaginaire de l’autre à travers ce qui est manifesté ? Avec quels décalages, quelles correspondances ? …

Pour se faire, nous avons ici envisager d’atterrir en butineuses sur une production collective qui se présenterait comme un champs de fleurs de feuilles de tiges de bourgeons de ronces de pucerons de mots et images filtrés en divers niveaux d’abstractions, dont nous pomperions nectars et miellats avec nos langues et langages, jusqu’à nos jabots, où chaque récolte subirait l’assaut des enzymes de nos respectueuses salives.

En d’autres termes, étant persuadé que la lecture d’un texte ou d'une image n’est autre que la réécriture de ces mêmes texte/image, questionnés, traduits, digérés, assimilé ou non dans notre espace ou médiathèque psycho-logique, il sera question ici de réécrire chacun à notre manière une création commune à tous mais dont les régurgitations à nos proches où lointains seront sûrement très variées.  

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Elodie Noël