
Le travail sur "La nuit de rois" - ou "Twelfth Night" en Anglais, "La douzième nuit", soit l'épiphanie, douze jours après Noël - fut avant tout un atelier collectif. Nous n'avons jamais joué cette pièce devant un public, mais nous nous sommes penchés dessus en croyant sincèrement le faire. Nous avons donc expérimenté, répété, travaillé sur cette histoire, étonnante pour un regard contemporain.
Chacun est reparti de ce travail avec un certain bagage, je suppose. Pour moi, ce fut l'apprentissage du travail de mise en scène, direction d'acteurs et étude d'un texte seule (auparavant, nous avions travaillé à deux sur "L'idiot" de Dostoïevski).
Dans la mesure où ne nous l'avons pas représenté devant un public mais où un travail n'existe jamais pour rien, je perçois aujourd'hui que tout ce que nous avons fait fut pour moi un travail préparatoire, ou une initiation, à ce que serait ensuite l'arcensoir.
La retraduction, l'étude, et la tentative de mise en scène de cette pièce puissante m'a permis de découvrir ma propre voix, et d'expérimenter des choses qui, je ne le savais pas encore, serviraient par la suite.
Aussi cette expérience fut-elle très riche, et c'est à ce titre qu'il m'importe qu'elle soit manifestée aux yeux de tous, sur un site, même si elle n'a pas été officiellement "aboutie".
Aurélie Rauzier