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Le sujet politique

Zoé Raphaël

Le chef est seul. Il est seul car il commande. Il l’est à cause de sa fonction de dirigeant.

Il doit savoir s’entourer pour prendre les bonnes décisions de sa gouvernance. Mais il reste seul dans le choix final d’une décision. Il a la responsabilité ultime de ses choix.

La responsabilité crée la solitude.

Chacun de nous, au cours de sa vie, connaît ces moments de solitude dans une responsabilité qu’il a.

La solitude est mauvaise conseillère certes, mais c’est aussi un gage d’indépendance que de savoir être seul parfois. C’est-à-dire être seul à tenir une idée qui n’est peut-être pas partagée.

La solitude complète, l’isolement est aussi un chemin vers la folie.

La sagesse est de savoir être en retrait concernant l’activité folle du monde, mais de garder l’oreille ouverte et la bouche parlante pour partager et savoir s’expliquer, et savoir remettre en question des idées que l’on a, si l’argumentaire tend au réel par le vrai.

 

Cela vaut-il la peine de s’engager ? Que faire pour améliorer les choses du monde ? L’ampleur du mauvais fonctionnement semble dépasser notre compréhension et nos moyens d’action.

Se faire entendre, montrer que nous ne sommes pas indifférents aux décisions qui sont prises par le gouvernement.

 

TV : fait la même lumière toute la journée.

Sorte de cathédrale inversée des temps modernes

Binaire électrique : ça s’allume ou ça s’éteint : le courant passe ou ne passe pas

Fréquences électriques ultraminces, supérieures à la capacité de nos perceptions visuelles

Où est le contraste ?

 

Nous sommes noyés, nous croulons sous l’information, les données du monde.

Qu’est-ce que ça nous apprend ?

L’inconscient est politique et non pas personnel.

À qui s’adresse-t-on quand on parle dans le vide ? À des inconnus, à une population ?

Comment segmente-t-on son auditoire ? Alors je m’adresserai aux classes moyennes, populaires, aux élites, ou à tel électeur, à un portait type et représentatif.

Les sales tronches des hommes politiques qui veulent quand même nous séduire avec des discours enjôleurs et faux. Quelle est la valeur de leurs paroles ? Quelle est la cohérence entre ce qu’ils promettent et ce qu’ils feront ? Ah les promesses électorales…

Comment font certaines personnes pour croire des vendeurs de sornettes, pour approuver des idées racistes et xénophobes ? Pour privilégier un aspect « purement » économique aux dépends des richesses humaines ?

Comment font les puissants pour n’avoir aucun scrupule, aucun cas de conscience à faire ce qu’ils font ? Peut-être que leur conception de l’humanité est-elle la loi du plus fort ? Les faibles n’ont qu’à crever ? Aucune compréhension profonde de l’humain. Une dureté et une indifférence.

Je pourrais m’insurger. Prendre une attitude héroïque, dénoncer et vitupérer d’une tribune. Dénoncer. M’indigner du manque de contraste, de la pollution lumineuse, du gaspillage de l’énergie. Mais je préfère noter un détail, montrer quelque chose qui a marché.

Mon engagement c’est de vous parler, c’est de parler publiquement. La parole publique pas l’écrit. La peur de la censure, l’autocensure, fait que l’on ne parle plus beaucoup publiquement. Il ne vaut mieux pas, n’est-ce pas ?

 

Discours

Il ne vaut mieux pas parler publiquement, n’est-ce pas ? Surtout ne parlons pas, quand on est un individu lambda, de sujets qui fâchent. Nous avons peur, mieux vaut se taire, c’est ce que l’on dit. Pour ma part, je décide de ne pas avoir peur et de parler. Faire un discours devant un « public » c’est pour moi aujourd’hui, une façon de m’engager.

 

Mais cela vaut-il la peine de s’engager ? Que faire pour améliorer les choses du monde ? L’ampleur du mauvais fonctionnement semble dépasser notre compréhension et nos moyens d’action. Nous sommes noyés, nous croulons sous l’information, les données du monde.

Se faire entendre, montrer que nous ne sommes pas indifférents aux décisions qui sont prises par le gouvernement. S’engager sous-entend que l’on a une façon de se situer face au monde, à la représentation que l’on en a. Percevoir le monde comme une globalité bienveillante ou hostile n’est pas exact. Le monde, comme on dit, est stratifié. La représentation que l’on se fait du monde coexiste sur plusieurs plans et avec différentes parties. En vous parlant j’ai en tête une représentation abstraite du monde que j’espère pouvoir partager, que je crois peut-être être la même que la vôtre, ou bien que j’essaierai de transmettre.

Une autre entité abstraite quand je m’adresse à vous est ce « vous ». Qui êtes-vous dans la globalité ? À qui je m’adresse ? À des inconnus, à une population ? Comment segmente-t-on son auditoire ? Alors je m’adresserai aux classes moyennes, populaires, aux élites, ou à tel électeur, à un portait type et représentatif. Comment alors faire coexister ces deux représentations ? En s’appuyant sur des repères communs, des expressions, des faits, des idées communément admises. Nos hommes politiques connaissent bien tout ça.

Comment font certaines personnes pour croire des vendeurs de sornettes, pour approuver des idées racistes et xénophobes ? Pour privilégier un aspect « purement » économique aux dépends des richesses humaines ?

Comment font les puissants pour n’avoir aucun scrupule, aucun cas de conscience à faire ce qu’ils font ? Peut-être que leur conception de l’humanité est-elle la loi du plus fort ? Les faibles n’ont qu’à crever ? Aucune compréhension profonde de l’humain. Une dureté et une indifférence à la condition humaine.

Après l’élection, il y a aura peut-être un nouveau président. Sa condition n’est pas facile : il est seul. Il est seul car il commande. Il l’est à cause de sa fonction de dirigeant. Il doit savoir s’entourer pour prendre les bonnes décisions de sa gouvernance. Mais il reste seul dans le choix final d’une décision. Il a la responsabilité ultime de ses choix. La responsabilité crée la solitude. Chacun de nous, au cours de sa vie, connaît ces moments de solitude dans une responsabilité qu’il a. La solitude est mauvaise conseillère certes, mais c’est aussi un gage d’indépendance que de savoir être seul parfois. C’est-à-dire être seul à tenir une idée qui n’est peut-être pas partagée. La solitude complète, l’isolement est aussi un chemin vers la folie.

La sagesse est de savoir être en retrait concernant l’activité folle du monde, mais de garder l’oreille ouverte et la bouche parlante pour partager et savoir s’expliquer, et savoir remettre en question des idées que l’on a, si nous entendons un argumentaire qui a la rigueur de la vérité pour nous amener à comprendre une part du réel.

Mon discours sera intéressant si j’arrive à vous faire percevoir de nouvelles choses, et non si je suis complaisante en renforçant des idées déjà admises, et qui sont plaisantes à entendre et réentendre comme des ritournelles. Les idéologies mènent le monde. D’où la nécessité de faire entendre d’autres discours.

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