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Plicaturées

Élodie Noel

Car je ne trouve pas la direction des propos que nous tenons d’ailleurs, est-ce bien nous qui les tenons ? viennent-ils de l’intérieur, accrochés à nos rêves comme les rênes d’un cheval galoppant dans la lande de nos pensées éparses ?
Je m’emporte, je m’égosille, les mots étranglés dans ma gorge nouée, je m’immobilise
Qu’est-ce que je pourrais te dire ? comment, par quel biais communiquer, comment définir, définir ce que je suis avec toi ? rien, ou tout, ou demi, où rient les démons accusateurs, mais je ne suis pas finie, je lutte, heureusement.

Les phrases que je pronnonce restent incomplètes, les messages du mensonges sont, et c’est souvent.
La curiosité que j’ai de toi, les reproches que j’ai à te faire, coincés, coincée, mijorée.
Tu mijotes quelque chose contre moi. Tu trouves que je suis froide, que je t’ignore, les mots que je prononce te cachent quelque chose de plus secret.
Impasse sur le secret, nos âmes recluses, repliées sur elles, plicaturées quelque part à l’intérieur d’un coma passager.
Ce que tu vois est une caricature de moi, c’est ce que je te donne à voir : mon corps handicapé dans des phrases tendinites. J’ai peur d’aller trop loin, de t’ennuyer, avoir peur fait de moi une imbécile, mais je ne suis pas finie, je lutte, heureusement.
C’est tout le drame de cet instant.

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